Avez-vous besoin d’un “génie” pour ce travail ?

Par Sud Ariarajah

Une de mes amies était à la recherche d’un emploi. Elle m’a fait part de sa difficulté à réunir toutes les qualifications requises pour un poste. Il semble qu’au fil du temps, certains employeurs soient devenus extrêmement exigeants dans leur recherche d’un candidat. Cela ne m’a pas surpris. Aujourd’hui, de plus en plus d’étudiants se lancent dans des études supérieures, suivies d’une formation continue, dans l’espoir d’un meilleur emploi, d’un meilleur salaire et d’une meilleure carrière. Si vous pensez uniquement en termes d’offre et de demande, les normes semblent être de plus en plus élevées et un employeur préfère avoir un candidat plus qualifié que moins qualifié. Pourquoi pas ? Cela semble naturel.

Ensuite, j’ai réfléchi : a-t-on vraiment besoin d’un « génie » (ou d’une pointure) pour faire un travail qui n’en nécessite pas un ?

Mes observations m’ont amené à la réflexion que les organisations se répartissent en gros en deux catégories en ce qui concerne l’embauche de personnel : celles qui ont besoin de « génies » pour tous les postes et celles qui n’en ont pas besoin. Cela s’avère généralement vrai :

  • pour celles qui veulent des « génies » pour tous les postes, il semble que, pour elles, l’image qu’elles projettent est extrêmement importante. En effet, elles donnent la priorité au statut et accordent donc une plus grande priorité aux qualifications, quel que soit le poste. D’un autre côté, cela peut aussi signifier que l’organisation rendra les choses beaucoup plus complexes qu’elles ne le devraient, en mettant l’accent sur la théorie et les idées, ce qui rendra les choses difficiles à réaliser.

  • pour celles qui ne recherchent pas des « génies », le plus important est de faire le travail. Le pragmatisme est ce qui compte et c’est pourquoi elles accordent une plus grande priorité à l’expérience. D’un autre côté, ce type d’organisation peut avoir tendance à être moins créatif et innovant et éprouve parfois des difficultés à adopter de nouvelles façons de faire les choses.

Faire preuve de discernement lorsqu’on réfléchit aux qualifications et à l’expérience requises chez un candidat est vraiment la question clé ici. Les organisations doivent prendre le temps d’identifier pour chaque poste à pourvoir si elles recherchent un « génie » ou non. Elles doivent se demander : « Qu’est-ce qui doit être fait, qu’est-ce qui doit être réalisé ? Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix quant à la personne qu’ils recherchent ; cela dépend de ce que l’organisation cherche à faire. On pourrait dire que vouloir plus est naturel, mais les gens disent aussi « moins c’est plus ». Ironiquement, si vous en voulez moins, vous risquez d’obtenir « ni plus ni moins ». Un « génie » peut transformer un travail qui n’est pas de la science en science et cela peut être bon ou mauvais pour votre organisation. Une personne qui n’est pas un « génie » peut simplement faire le travail sans aller au-delà et, encore une fois, cela peut être bon ou mauvais selon les besoins.

Il semble que l’on puisse facilement plaider en faveur des deux, mais les normes d’embauche dans les organisations semblent être cohérentes et appliquées uniformément dans les deux cas. Pour défendre mon amie, je dirais que, s’il peut être bon d’embaucher des « génies » pour son organisation, il est également important de reconnaître quand ce n’est pas nécessaire.